Matthieu Binette a appris à ne pas se servir d’une efface. « Un conseil de mon père, Berthin, qui a fait ses beaux-arts et a été prof pendant 30 ans. » L’erreur n’existe pas. Il n’y a donc rien à effacer. Sage enseignement s’il en est un, puisque sans cette notion qui induit la peur de se tromper, l’apprentissage et l’imagination ou la découverte sont favorisés. Né à Timmins, en Ontario, en 1977, mais ayant grandi à Sherbrooke, Matthieu est de ceux sur lesquels l’école, lieu de passage obligé, a peu d’impact. Selon Ivan Illich, le système d’éducation de l’État aggraverait de toute manière ce qu’elle est censée améliorer, puisqu’il détruit ou dévalorise les capacités productives autonomes et, si on y réfléchit un tant soit peu, les apprentissages importants proviennent de circonstances aléatoires… De toute façon, en classe, Matthieu fait surtout de l’extra-scolaire.